Bulletin climatique Bulletin Climatique Annuel - 2020

Bulletin Climatique Annuel - 2020

15/06/2021

2020 : 3ème année la plus chaude en Martinique

Évolution de la température annuelle au Lamentin

À la station de référence du Lamentin, la moyenne annuelle (27,5°C) arrive au 3e rang des plus chaudes, après 2010 et 2016, depuis le début des mesures en 1946.

Pluviométrie annuelle au Lamentin, comparée à sa moyenne

3e année consécutive déficitaire.

Elle l’est moins qu’en 2019 car il ne manque que 8% au Lamentin (total annuel 1924mm). Mais sur la façade caraïbe, le déficit atteint 25% par rapport à la normale.

Saison cyclonique

Une année record pour le nombre de cyclones sur les bassins Atlantique et Caraïbe : 30 nommés ! 10 pour le seul mois de septembre. Mais aucun ne concerne la Martinique. Seule la tempête  Laura effleure le nord des Petites Antilles.

Pluviométrie 2020

Pour la troisième année consécutive, la pluviométrie est déficitaire, certes un peu moins qu’en 2019. Le déficit le plus important se localise sur la façade caraïbe (-25%), ailleurs il se limite autour de -10% ou se rapproche de la normale dans le sud de l’île.
La saison sèche débute avec les mois de janvier et février relativement conformes, puis le carême s’installe en mars dans la durée. La pluie se "confine en avril", à
l’image de la population (16 jours maximum sans pluie à St-Pierre). Le déficit perdure jusqu’en juin et les quantités d’eau tombée entre mars et juin font partie des plus faibles, après celles de 2001 et 1973. C’est ce qui caractérise cette saison sèche.
La saison des pluies démarre timidement. Les ondes tropicales, peu actives dans un premier temps, maintiennent une tendance déficitaire jusqu’en septembre et aucun cyclone ne concerne directement les Petites Antilles.
Il faut attendre octobre pour que la pluviométrie redevienne franchement excédentaire. De nombreux épisodes de fortes pluies se succèdent, surtout dans la partie nord de l’île, et l’abondance des pluies en première quinzaine de novembre engendrent inondation et dégâts, de Trinité à Basse-Pointe (du 6 au 11). Au cours de ces 2 mois, le cumul de pluie est le plus important de ces dernières décennies sur la façade nord-atlantique. Cela permet de compenser le déficit annuel, même si décembre renoue avec la tendance déficitaire.
Les jours de pluie dans l’année sont en diminution (181j au Lamentin au lieu de 208), néanmoins ceux de fortes pluies (14 jours >30mm) et jours d’orage (31) sont  conformes aux normales.

Rappel : on considère un jour de pluie lorsqu’il tombe au moins 1mm d’eau. Cette publication fait référence aux normales
calculées sur la période 1981 à 2010

Pluies remarquables :

- le 28 juillet, lorsque le système dépressionnaire qui deviendra Isaias aborde les Petites-Antilles, il engendre des pluies orageuses : 109mm en un jour au Prêcheur (dont 67mm en 2 heures) et 108mm à Macouba et Morne-Rouge.
- le 21 août, dans le sillage de la tempête tropicale Laura, des orages se développent en journée, puis la nuit suivante pour apporter en 24 heures plus de 100 mm dans la plaine du Lamentin.
- du 6 au 11 novembre, une succession d’épisodes intenses, liés à une onde tropicale très active, occasionne de

nombreux dégâts dans le nord atlantique : 287mm en un jour, le 6, à Basse-Pointe, 213 au Lorrain avec des intensité horaires exceptionnelles 163mm en 3 heures. Puis 251mm à Trinité en 24 heures, du 9 au 10, dont 149mm en 3 h.
Maximum de pluie en un jour
    287 mm à Basse-Pointe, le 6 novembre (record)
    213 mm au Lorrain, le 6 novembre
    195 mm à Marigot, le 6 novembre
    166 mm à Trinité, le 9 novembre

Vent

Dans l’ensemble, les vents ont soufflé un peu moins fort cette année, au regard de la dernière décennie. La vitesse moyenne annuelle affiche 15,8 km/h au Lamentin et 25,2 km/h au Vauclin.
Février a été le plus venté et les alizés sont restés relativement constants de mai à août. Septembre a subit de nombreuses pannes d’alizé qui se sont prolongées en octobre. Puis, le vent a repris son souffle en novembre. Cependant en décembre, la période des avents n’a pas vu le traditionnel renforcement des alizés.
La rose des vents reflète un régime d’alizés classique d’est à sud-est sur la côte atlantique et légèrement affaibli sur la côte caraïbe.
Les jours de fortes rafales (>58km/h) sont moins fréquents que d’habitude. Et les plus fortes rafales de l’année ne sont pas liées à des phénomènes cycloniques mais se produisent sous des orages, comme ceux du 17 août, au passage d’une onde tropicale ou du 30 septembre.
Le Vauclin, n’avait pas enregistré de vitesse aussi élevée (109km/h) en dehors de tous cyclones, depuis l’ouverture de la station en 1996. A noter aussi la vélocité des alizés les 10 janvier et 24 février.
Voir tableau ci-dessous

Vitesses maximale :
110 km/h de sud-est à Morne des Cadets, le 17 août
114 km/h de sud-est à Trinité caravelle, le 17 août
109 km/h de sud-est au Vauclin, le 30 septembre
95 km/h d’est  à Ste-Anne, le 30 septembre
81 km/h d’est à St-Joseph, le 10 janvier
93 km/h de sud-est à Fort-de-France, le 17 août
88 km/h de sud-est au Lamentin, le 30 septembre
104 km/h de sud au Lorrain, le 24 février

Activité cyclonique :
Depuis que l’on recense les cyclones, en 1851, aucune saison n’en avait comptabilisé autant dans les bassins Atlantique et Caraïbes (30 phénomènes). 17 tempêtes tropicales, 13 ouragans, dont 6 majeurs, plus une dépression non baptisée.  Le précédent record était de 28 pour l’année 2005 (qui conserve son titre pour le nombre d’ouragans 15 dont 8 majeurs).
Malgré cette activité historique, l’indice ACE (intensité et durée de vie des cyclones) n’est pas le plus élevé : 180, c’est tout de même 75% de plus que la normale.   
Beaucoup de ces cyclones ont concerné le Golfe du Mexique, l’Amérique Centrale et USA.
Les Petites-Antilles ont été épargnées.
Seule la tempête tropicale Laura est passée à 100km au nord de la Guadeloupe, le 21 août, en laissant derrière elle des spirales orageuses qui ont donné de fortes averses en Martinique, la nuit suivante. Le mois précédent, le 28 juillet, une onde tropicale en phase de développement avait concerné les Antilles avec un regain de pluie et de vent, avant de devenir bien plus tard Isaias.
Pour plus de précisions voyez le site internet :
http://www.meteofrance.gp
bilan_saison_cyclonique_2020

Températures

En 2020, les martiniquais constataient que le premier semestre était l’un des plus chauds par ses températures maximales en journée (derrière 2010). Idem au deuxième semestre, qui voit 2 mois s’enflammer : Août considéré comme le plus chaud de tous les mois confondus par la moyenne de ses températures (mini et maxi) et septembre qui rafle le titre du plus chaud uniquement par sa moyenne des températures maximales. De ce fait, la moyenne annuelle des maxi conserve sa 2e place des plus élevées, tout comme le nombre de jours de forte chaleur (>32°) : 95j au Lamentin, 128j en 2010.
Les minimales dans leur moyenne, sont restées au dessus des normes mensuelles. Février et août enregistrent même une moyenne élevée record pour le mois considéré. Par contre, on n’avait plus observé un déclin aussi prononcé en décembre depuis 1996. Au final, la moyenne annuelle des mini se positionne   dans le top 5, aidée par une centaine de nuits chaudes (>25°) .
À l’échelle mondiale, la température annuelle s’inscrit comme la plus chaude depuis les mesures récentes, à l’échelle de la Martinique elle est la 3e  derrière 2010 avec 27,66°C ; 2016 avec 27,55° et 27,48° en 2020 à la station de référence du Lamentin mais cela se vérifie aussi dans d’autres communes de l’île.

Ensoleillement

Le premier semestre se démarque également par son ensoleillement exceptionnel (supérieur à 220 heures par mois sauf en février). En 6 mois, la station du Lamentin n’avait pas enregistré autant de soleil, depuis 1995, ni même jusqu’en septembre. Petite fatigue du soleil en octobre et novembre, puis il reprend de l’ascendant avec un record pour un mois de décembre. Au final, 2020 se positionne comme la 2e année la plus ensoleillée avec un total annuel de 2606 heures, elle bénéficie d’un rayonnement solaire parmi les 13 plus intenses en 45 ans (724146 J/cm², soit 1979 J/cm² par jour).
Précisons que les jours de brume de sable ont été moins nombreux (61) mais l’épisode de poussières sahariennes qui s’est étendu jusqu’aux Antilles du 19 au 23 juin est le plus dense et le plus important en taille depuis 50 ans. Il a opacifié le ciel durant 5 jours.

 

 

Édité par METEO-FRANCE              Téléphone   0596 572323            
Centre de Martinique                         Email: climatologie.martinique@meteo.fr     
Section Climatologie      
97232  LE LAMENTIN Aéroport       
Rédacteur : E. Bernard        
Directeur de publication : J.N. DEGRACE     
ISSN  0762-2880                      dépôt légal 2021

Internet : https://meteofrance.mq
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