Bulletin climatique Bulletin Climatique Annuel - 2022

Bulletin Climatique Annuel - 2022

31/01/2023

2022... Pas loin des Normes

Synthèse annuelle de la station de référence du Lamentin

Température

À la station de référence du Lamentin, la température moyenne annuelle est de 27,2°C. C’est 0,2°C au dessus de la norme. Pour rappel, l’année la plus chaude est 2010 avec 27,7°C.

Malgré une légère baisse, une tendance à la hausse des températures au cours des dernières décennies semble se confirmer.

Pluviométrie

2022 est une année normale au regard du poste de référence. Elle est 4% inférieure à la normale, avec 89 mm de manque. Ceci correspond à la pluviométrie d’un mois sec comme février ou mars, ou à une décade des mois les plus pluvieux comme octobre ou novembre.

Saison cyclonique

Démarrage de la saison le 02 juin : cela faisait 8 ans (2014) qu’aucun phénomène n’était pas apparu avant le 01 juin. Mais surtout aucun phénomène entre le 04 juillet et le 31 août. C’est la période la plus longue sans activité cyclonique en plein cœur de la saison depuis 1999, et il faut remonter à 1997 pour n’avoir aucun phénomène tropical durant le mois d’août. L’essentiel de l’activité cyclonique s’est donc concentrée sur les deux mois de septembre et d’octobre.(cf. Activité cyclonique en page 3 ).

Cette publication fait référence aux normales calculées sur la période 1991 à 2020.

Pluviométrie

Janvier 2022 enregistre 50 % de précipitations en moins. Cependant, certains secteurs présentent des cumuls où les normales sont presque atteintes à l’instar de St-Joseph, St-Anne et Ajoupa Bouillon. Au Carbet (ouverture : 1975), on relève 39,3 mm, c’est le 2ᵈ mois de janvier le plus sec après 2012 (35,7 mm). À Basse Pointe (1971), avec 75,3 mm recueillis, c’est le 5ᵉ mois de janvier le plus sec.

Février aussi est déficitaire, jusqu’à 30 % de manque en eau. Le constat est à nuancer puisque certains secteurs tels que St-Pierre, St-Joseph, le centre et les alentours de Rivière-Pilote présentent des cumuls où les normales sont presque atteintes, voire dépassées.

 Mars connaît une pluviométrie relativement avantageuse pour une bonne partie du territoire. On note jusqu’à deux fois la normale sur le secteur du Carbet. Le quart Nord-est de l’île reste déficitaire, jusqu’à 30 % d’eau en moins à la Caravelle.
En avril la pluviométrie est relativement pauvre sur l’ensemble du territoire. Les normales ne sont atteintes nulle part! C’est du côté de St-Joseph que le déficit est le moins important avec 30 %, et 40 % pour le reste du relief du Nord. La majorité de l’île ne reçoit que la moitié des précipitations normales. Et, on enregistre 60 % de manque du côté de St-Pierre et sur le Sud-ouest.

Mai s’inscrit dans la suite des mois à pluviométrie relativement pauvre. L’essentiel de l’île souffre d’un déficit en précipitations au moins compris entre 50 et 60 %.

Juin tranche nettement avec les mois précédents avec des précipitations largement excédentaires sur l’ensemble du territoire : on relève par exemple 30 à 60 % de plus sur une large moitié Ouest de l’île. Seuls deux zones demeurent en deçà de la normale : Ste-Marie et Trinité avec respectivement 10 % et 20-30 % de manque.

Juillet s’inscrit dans la tendance du mois précédent avec des précipitations généreuses sur une large portion du territoire. Seules quelques zones demeurent immanquablement en deçà de la normale : le secteur de Fort-de-France et la façade Atlantique avec respectivement 10 et 20-30 % de manque.

Août est excédentaire avec des précipitations abondantes sur une large portion du territoire. Seule la façade Atlantique demeure immanquablement en deçà de la normale avec 10-20 % de manque.

Les pluies sont abondantes en septembre. En effet, le double des pluies attendues ont été enregistrées du Vauclin jusqu’au Robert. Seulement 10 % de manque pour l’extrême Nord-est de l’île. La journée du 16 est une des journées les plus pluvieuses du mois. En effet, le passage de la Tempête Tropicale FIONA sur la Guadeloupe n’épargne pas la Martinique.
En octobre, les précipitations sont largement excédentaires sur une majorité du territoire.
En novembre un déficit est observé autour de Basse Pointe, au bout de la presqu’île de la Caravelle, sur la façade Atlantique du Robert à Ste-Anne, et au Diamant. La norme est quasi atteinte ou dépassée partout ailleurs.
Depuis juin, l’essentiel des pluies sont dues au passage d’ondes tropicales actives
En décembre, il manque partout au moins 20 à 30 % de pluies, 40 % sur Fort-de-France et la façade Atlantique, et 50 % pour la Caravelle.

À l’issue cette année, le bilan pluviométrique est quasi à l’équilibre. Les quantités d’eau sont à plus ou moins 10 % des normales partout. Seules La Caravelle et Basse Pointe enregistrent un léger déficit.

Pluies remarquables

 - Le 14 juin de l’onde Tropicale n°8 (OT8) provoque
76 mm en 6 heures au Morne Rouge.
- Le 1er juillet le passage de l’OT 12 arrose encore le Morne rouge avec 121 mm en 24 heures.
- Le 20 août, avec le passage l’OT 27, 120 mm sont recueillis à Fond-St-Denis, durant les 17 heures de cet épisode.
- Le 8 septembre, dans le sillage de la tempête tropicale EARL, un orage déverse 90 mm en 6 heures sur le Lorrain.
- Les 16 et 17 septembre, le passage de la tempête tropicale FIONA, plus ressentie en Guadeloupe, n’épargne pas la Martinique avec 183 mm au François Simon (Dostaly) pour cet épisode, ou 60 mm en 1 heure à Rivière Pilote.
- Le 29 septembre, un amas orageux remonte de la ZCIT et arrose copieusement Dostaly, avec 160 mm sur les 11 heures qu’ont durée l’épisode, et pas moins de 70 mm en 1 heure au maximum d’intensité.
- Le 29 octobre une autre remontée de Sud  touche plutôt le Nord avec 131 mm à Fort-de-France Colson et 31 mm en 1 heure à  Fort-de-France Desaix.
- Le 6 novembre, la convection renforcée par les ondes de Kelvin et de Rossby provoque un fort épisode orageux sur Ste Marie avec 196 mm pour cet épisode, et 78 mm en 1 heure à Trinité Spoutourne.

Cette publication fait référence aux normales calculées sur la période 1991 à 2020.

Vent

La rose des vents du Vauclin indique une forte prédominance des vents moyens principalement de secteur Est-sud-est et supérieurs à 8m/s. Remarquable : 8 jours de vents d’Ouest au Lamentin en décembre, ce n’était jamais arrivé!
Le tableau, ci-dessous montre qu’à part en janvier, février et septembre, les vents moyens au Lamentin ont toujours été plus fort que la normale, mais en deçà des maximums mesurés pour chaque mois.
Les vitesses maximales enregistrées ont toutes eu lieu hors phénomène cyclonique. A noter ces deux fait marquant à la station du Lorrain : une rafale à 130 km/h le 26 juin au voisinage d’une cellule orageuse, puis récidive le 23 juillet avec 122 km/h. Chacune de ces mesures est un record de vitesse hors cyclone pour sont mois respectif.

Vitesses maximales

130 km/h d’Est au Lorrain, le 26 juin
105 km/h de Sud-Est à Fd-St-Denis Cadet, le 05 octobre
  95 km/h d’Est-Sud-Est au Vauclin, le 28 juin
  89 km/h de Sud à Trinité Caravelle, le 17/09 et 22/11
  88 km/h d’Est au Robert, le 11 octobre
  82 km/h d’Est  au Lamentin, le 26 juin
  81 km/h  d’Est à F-de-F Desaix , le 28 décembre
  65 km/h d’Est  à St-Joseph, le 05 octobre

Activité Cyclonique

17 phénomènes tropicaux au total, dont : 1 système cyclonique potentiel, 2 dépressions tropicales, 6 tempêtes tropicales, 8 ouragans dont 2 ouragans majeurs FIONA et IAN tous deux de catégorie 4.

IAN, ouragan majeur, de loin le plus dévastateur. On estime que IAN a causé la mort de 148 personnes et généré plus de 65 milliards de dollars de dégâts.

Le phénomène marquant de cette saison cyclonique 2022 pour les Antilles françaises est bien évidemment FIONA. Le centre du système a circulé sur l’extrême nord de la Guadeloupe en début de nuit du 16 au 17 septembre en déversant sur ce département des pluies diluviennes qui ont battu des records sur de nombreux postes pluviométriques. FIONA n’est alors pas un ouragan, stade qu’il atteindra 36 heures plus tard en mer caraïbe, ce qui montre, s’il était encore nécessaire, qu’une simple tempête tropicale comme l’était FIONA à ce moment, peut s’accompagner de pluies exceptionnelles et générer des conséquences désastreuses.

En Martinique, le passage de FIONA est aussi marqué par de fortes pluies.

Pour plus de précisions voyez le site internet :
http://www.meteofrance.mq
bilan_saison_cyclonique_2022

Cette publication fait référence aux normales calculées sur la période 1991 à 2020.

Températures

L’année 2022 est plus chaude que la normale. La station de référence du Lamentin enregistre une température moyenne annuelle de 27,2°C. C’est deux dixièmes au dessus de la normale 1991-2020. L’année 2022 est la 14ᵉ année consécutive caractérisée par une moyenne annuelle au-dessus de la normale, depuis le début des mesures en 1953.

L’année 2022, en termes de températures est assez conforme à la normale. D’ailleurs la moyenne annuelle est très proche de la norme. Sur l’ensemble de l’année, les températures mensuelles minimales ou maximales flirtent avec les normales tout au long de l’année. A noter tout de même un mois de janvier un peu plus frais que d’ordinaire, dû aux minimales plus fraîches. En mars, ce sont les minimales plus chaudes qui engendrent des moyennes légèrement au dessus des attentes, tout comme en mai, octobre et novembre.

C’est en décembre qu’un événement marquant se produit au niveau des températures. En début de mois, la conjonction d’une masse d'air frais en altitude, d’une panne d'alizé et de l’absence de nuages favorise le rayonnement nocturne et diurne. . Ainsi, quelques records de températures ont été observées (voir les extrêmes de l’année ci-dessous).

 

Extrêmes de l’année :

36,6°C, le 7 décembre à St-Esprit Gendarmerie  - situation de panne d’Alizés — record absolu pour la Martinique, mais cette station ne relève la température que depuis 2019

12.1°C, le 11 décembre à Morne-Rouge, record absolu de froid pour la Martinique (station ouverte en 1975).

Ensoleillement

L’année 2022 est plus ensoleillée que la normale, avec 2522 heures de soleil pour 2489 heures de référence. Juillet et décembre ont été beaucoup plus lumineux que d’habitude avec respectivement 29 et 39 heures de soleil en plus. Les mois où le soleil a manqué le plus sont mai, septembre et octobre avec un manque respectif de 12, 9, et 16 heures.

A noter que les jours de brume de sable furent cette année au nombre de 29. Ils se sont produits de mai à août. Les occurrences annuelles restent cependant très proches de l’année minimale, 2008 qui n’à connu que  25 jours avec brume de sable.

Cette publication fait référence aux normales calculées sur la période 1991 à 2020.

BULLETIN
CLIMATIQUE
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Section Climatologie      
97232  LE LAMENTIN Aéroport       
Rédacteurs :  F. CLAERBOUT        
Directeur de publication : P.PALANY -  P LEGOUTTE    
ISSN  0762-2880                      dépôt légal 2023

Internet  http://www.meteofrance.mq
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