Bulletin Climatique Annuel - 2021

Pluviométrie annuelle au Lamentin, comparée à sa moyenne

2021 est une année remarquablement sèche à la station de référence de l'aéroport Martinique - Aimé Césaire. Elle s’inscrit d'ailleurs comme la seconde année la moins pluvieuse depuis 1948 : 1 482,5 mm enregistrés cette année, au 2ème rang après 1973 avec 1191.9 mm (74 années de mesures).

Pluviométrie 2021 en Martinique

     Le bilan du premier trimestre 2021 est faiblement supérieur aux normales, même si la pluviométrie a été fluctuante d’un mois à l’autre. La Martinique a ainsi présenté un faible excédent de 10 % avec un mois de février plus arrosé que d’ordinaire. Les mois d’avril et mai sont à contrario largement déficitaires. Ce déficit est marqué en avril avec souvent 40 à 50 % de moins que la normale et parfois jusqu’à 65 % sur la côte caraïbe. Il s’accentue courant mai avec de nombreux secteurs ayant 70 à 90 % de pluie en moins. Le relief du Nord demeure le plus épargné par cette pénurie.
    Sur la période du 1 avril au 31 mai, c’est la 2nde fois que la pluviométrie est aussi basse au Lamentin, en 74 ans de mesure. Courant juin, les normales sont atteintes, et la plupart du territoire est en excédant de pluie, jusqu’à 50 %. Ce qui conduit néanmoins à un trimestre avril-mai-juin globalement déficitaire et une pluviométrie partout inférieure aux normales attendues. Le déficit est en général de 20 à 30 %. Le trimestre juillet-août-septembre est plutôt sec avec généralement un déficit de 30 % en raison, en autre, d’une activité cyclonique lointaine. Les zones les plus arrosées sont le relief entre le François et le Robert, ainsi que celui de Saint-Joseph, où il ne manque que 10 % des pluies. Le dernier trimestre de l’année suit la ligne déficitaire de l’année malgré un mois d’octobre moins sec dans l’ensemble à l’instar de la côte Nord-Ouest de l’île où des épisodes pluvieux viennent soulager ce manque en eau.
    La saison sèche de 2021 est plus arrosée que d’ordinaire, cependant les quantités recueillies demeurent faibles sur la période. La saison des pluies est quant à elle, bien plus sèche que la normale, là où l’attente en quantité d’eau est bien supérieure. Ce contraste fait de 2021, une année particulièrement peu arrosée. Elle est aussi la 4e année consécutive caractérisée par une pluviométrie basse et ce sur la majorité des postes observés.

Cette publication fait référence aux normales calculées sur la période 1981 à 2010.

Vent en Martinique

Le premier semestre 2021 connaît des vents relativement constants mais supérieurs à la normale avec des vents bien soutenus en février. En effet, le vent moyen mensuel de février (21.6 km/h) est le plus élevé depuis 1961 au Lamentin. Côté Atlantique, le vent moyen de février (cf. tableau ci-dessous) se positionne au 3ème rang depuis 1996, date d’ouverture. Le vent est véloce en moyenne durant les mois de juillet et août avec de fortes rafales en début juillet en raison du passage de l’ouragan Elsa à hauteur de St-Vincent. Certaines vitesses furent des records (cf. encadré vitesses maximales). Septembre a subit en revanche de nombreuses pannes d’alizés.
 Le trimestre suivant connaît à nouveau des vents légèrement supérieurs aux normales. Il est toutefois plus accentué en moyenne en octobre et décembre. La direction moyenne de provenance des Alizés durant l’année écoulée demeure Est-Sud-Est (cf. Rose des vents). Les vitesses moyennes enregistrées des Alizés sont pour l’année 2021, au-dessus des normales annuelles : elles affichent 14,4 km/h au Lamentin et 25,2 km/h au Vauclin.
Les jours de fortes rafales (>58 km/h) demeurent conséquents sur l’année. On relève ainsi au Lamentin 41 jours (2nd rang après 2018 (48 jours)) et 104 jours au Vauclin (3ème rang après 2018 (127 jours) et 2013 (110 jours)).

Températures en Martinique

Le premier semestre 2021 enregistre des températures légèrement au-dessus des normales en Martinique. Il se clôture toutefois avec un mois de juin moins chaud que ses prédécesseurs. Le trimestre suivant demeure de saison ; octobre apparaît comme le mois le plus chaud de l’année. Il se classe aussi comme le troisième mois d’octobre le plus chaud depuis 1953. Novembre reste proche de la normale (+0,5°) et décembre suit cette tendance. La moyenne annuelle des maximales reste inférieure à celle des 6 dernières années et ce malgré des températures maximales au cours du second semestre au dessus des normales de référence.
Les minimales dans l’ensemble, sont restées au dessus des normes mensuelles. Février enregistre même une moyenne élevée record pour le mois considéré.
L’année 2021 s’inscrit parmi les années les plus chaudes des trente dernières années (T°moy annuelle =27,4 °C) en effet elle occupe le cinquième rang après 2010 (T°moy annuelle=27,7 °C) et 2015, 2016, 2020 (T° moy annuel = 27,5 °C). En outre, c’est la 13ᵉ année consécutive caractérisée par une moyenne annuelle au-dessus de la normale (+0,6 °C).

Ensoleillement

La majorité des mois de l’année connaissent une durée d’ensoleillement conséquente hormis Février et Juin qui restent conformes aux normales. On relève ainsi 9 % d’ensoleillement en plus sur l'année au regard des références. Avec un total annuel de 2620.5 heures d’ensoleillement, l’année 2021 détient ainsi le record depuis 1996.

A noter que les jours de brume de sable furent cette année au nombre de 63. Près de 70% de ces épisodes de poussières sahariennes ont concerné le premier semestre 2021. Les occurrences annuelles restent cependant très proches de l’année 2020 (61).

Saison cyclonique

Quelques chiffres :
 

21 phénomènes cycloniques nommés sur les bassins Atlantique et Caraïbes.           
14 tempêtes tropicales et/ou subtropicale.
7 ouragans dont 4 majeurs.
La saison de 2021 se place au 3ᵉ rang de part son nombre de systèmes cycloniques étiquetés, mais n’est cependant pas considéré comme extrêmement active (cf. Activité cyclonique ci-dessous).

Activité cyclonique

La saison 2021 qui a débuté le 22 mai, a au final comptabilisé dans les bassins Atlantique et Caraïbes 21 phénomènes nommés se positionnant ainsi au 3ᵉ rang derrière 2021 (31 phénomènes) et 2005 (28).

L’intensité des différents systèmes ont été variables : 14 tempêtes tropicales, 7 ouragans, dont 4 majeurs : Grâce de catégorie 3, Larry, Ida  et Sam de catégorie 4.  
L’indice ACE* est estimé à 147 pour la saison. Il reste au-dessus de la valeur moyenne : 123 (période 1991-2010). Néanmoins, la saison 2021 n’est pas considéré comme extrêmement active eu égard à son ACE qui est en deçà du seuil ACE 160.   
Beaucoup de ces cyclones ont concerné le Golfe du Mexique, et les USA. Certains ont eu des trajectoires essentiellement océaniques. Les Petites-Antilles ont été concernées par le passage de trois systèmes dont l’ouragan ELSA qui passe entre Ste-Lucie et St-Vincent. Les vents ont impacté la Martinique le 02 juillet. Par la suite, la saison s’est clôturée le 07 novembre.

* ACE : Accumulated Cyclone Energy  : Énergie accumulée en intégrant la force des vents et la durée (soit d’un cyclone, soit d’une saison par exemple)

Pour davantage de détails :

https://meteofrance.mq/fr/actualites/bilan-synthetique-de-la-saison-cyclonique-2021-sur-latlantique-nord-mer-caraibes-golfe